1/ Un diagnostic sans concession, en profondeur au-delà des clichés médiatiques qui identifie quatre pathologies majeures 

 

-          Pathologie 1 : « Le rural mis à la poubelle par l’approche statistique et théorique française dominante »

 

-          Pathologie 2 : « Le village de notre enfance est au cimetière, reconstruisons une double communauté de vie rurale »  

 

-          Pathologie 3 : « Les français veulent-ils un tiers-monde rural ? » 

 

-          Pathologie 4 : « Sans matière grise territoriale, point d’avenir pour le rural ! » 

 

2/ Onze mesures pour un électrochoc rapide

Elles préparent des changements plus profonds pour la cohésion du Pays : ce bouquet de mesures ne constitue pas un plan Marshall ou un grenelle de la ruralité (concepts à la mode), c’est une approche pragmatique qui donne un sens, un chemin. 

 

-          Mesure 1 - “INSTITUTIONS” : transformer progressivement le département rural en fédération des communautés de communes pour affermir une gouvernance des politiques publiques. 

 

-          Mesure 2 - “FINANCES” : aboutir par étapes en 2025 à une égalité réelle des ressources affectées par l’État aux collectivités par l’attribution de moyens équivalents aux  citoyens ruraux  et aux citoyens  urbains, et confier aux départements  la mission de répartir la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) : 

 

-          Mesure 3 - “INGÉNIERIE” : doter les territoires ruraux d’une ingénierie intégrée sous la direction des collectivités via un cadre réglementaire sur-mesure et complété par l’incorporation d’agents de l’État. 

 

-          Mesure 4 - “RÉGLEMENTAIRE” : appliquer le principe “la République fixe le cadre, les territoires adaptent l’application” en adoptant un certain nombre de normes à la vie rurale pour libérer les énergies et responsabiliser les acteurs ruraux.

 

-          Mesure 5 - “EMPLOI” : construire des circuits courts de l’emploi rural basés sur le primat du travail et la responsabilisation des collectivités à l’échelle du bassin de vie. 

 

-          Mesure 6 - “NUMÉRIQUE” : faire des aménagements et des usages numériques en milieu rural une hyper-priorité nationale en les considérant comme des investissements productifs d’avenir. 

 

-          Mesure 7 - “ÉDUCATION” : développer une démarche proactive des organisations scolaires rurales et ouvrir les établissements scolaires (écoles et collèges) sur leur environnement direct en mutualisant leur utilisation avec les forces vives locales.

 

-          Mesure 8 - “SANTÉ” : construire la médecine rurale ambitieuse de demain en mobilisant davantage les professions médicales, en les liant de manière volontariste aux territoires et en articulant médecine rurale, secteur médico-social, centre de soins et hôpital de proximité. 

 

-          Mesure 9 - “MOBILITÉ QUOTIDIENNE” : développer le covoiturage et accompagner financièrement les salariés ruraux qui n’ont que la voiture comme moyen de transport et la partagent, l’offre de transports en communs étant inexistante. 

 

-          Mesure 10 - “TRANSITION ÉNERGÉTIQUE” : faire le pari d’une transition énergétique ambitieuse et concrète à partir des territoires ruraux en priorisant trois secteurs d’intervention : l’habitat privé, l’agriculture et la gestion de l’eau. 

 

-          Mesure 11 - “SOCIAL” : passer d’une logique de guichet délivrant des prestations à une démarche de développement social local, véritable assise de la vie rurale. 

 

3/ Perspectives 

Le combat pour sauver la ruralité en danger ne fait que commencer et trois défis se posent avec force.

1-      Comment fédérer davantage les acteurs de la ruralité pour se faire entendre et peser aux niveaux national et européen ? Par nature, ils sont disséminés sur tout le territoire et la ruralité est multiple. C’est donc très compliqué de bâtir des mouvements influents sur la base d’un dénominateur d’intérêts communs. Et pourtant, ce combat doit être porté et incarné par des collectifs puissants. 

2-      Comment impliquer davantage dans ces démarches les citoyens qui ont un désir de ruralité sans forcément accepter et percevoir les évolutions ? Leurs représentations entretiennent trop souvent une forme de nostalgie et une tendance au conservatisme qui peuvent s’avérer mortifères pour la ruralité, qui  ne se résume pas uniquement aux images annuelles du salon de l’agriculture ! Le risque de ne rien changer à ces images d’Épinal est que la ruralité se délite et disparaisse purement et simplement ! 

3-      Comment travailler positivement et non de manière défensive sur l’identité du monde rural ? Ses savoir-faire parfois ancestraux doivent se marier avec les process modernes et les avancées technologiques. L’identité doit être construite collectivement et non individuellement. La ruralité doit développer une posture accueillante vis-à-vis de l’extérieur… bien loin d’un quelconque repli sur soi fustigeant l’étranger !