Le sénateur de l’Ariège Alain Duran a rendu compte de sa mission d’accompagnement aux conventions ruralité à Edouard Philippe le 18 avril 2019. La conclusion de son rapport rejoint l’approche développée par le labo rural : « Si le dialogue n’est pas entretenu de manière constante et dynamique, s’il n’est pas enrichi à travers la réalisation de projets communs, le postulat de la décision administrative s’imposera inéluctablement, au risque de reléguer les acteurs locaux à de simples figurants dans le déroulement annuel de la carte scolaire ».
On est au cœur du sujet concernant ces outils plaqués par l’Education nationale sur les territoires. Selon Alain Duran, en matière de collège de territoire comme pour les conventions ruralité, « il n’existe pas une solution, mais autant de solutions qu’il y a de territoires ».
L’autre point intéressant dans ce rapport, est que l’évaluation de ces conventions montre qu’elles ont souvent été utiles et ont permis des réflexions et un travail collaboratif partagé par les membres d’une communauté éducative, concernés dans leur bassin de vie par l’amélioration d’une offre scolaire de qualité et de proximité. Elles sont aussi de moins en moins défensives (bouclier contre la fermeture ou la suppression de postes) pour être de plus en plus prospectives et qualitatives pour les élèves dans leurs parcours individuels, les enseignants dans leurs pratiques pédagogiques, les collectivités territoriales par la mutualisation des moyens et le portage des coûts, les familles en préservant à proximité de leur domicile un lieu d’éducation et de culture – qui peut aussi être aussi un lieu de vie collective par la mise en place de services partagés à la population (bibliothèque, médiathèque, salles de sports...).
Le rapport reprend l’exemple de la convention du Jura, signée le 24 mai 2018, qui projette de rassembler, au sein du groupe scolaire de la commune d’Arinthod, une école maternelle et une école primaire de 11 classes, pour les enfants d’Arinthod et des communes environnantes, à proximité du collège Xavier Bichat. Les signataires ont posé plusieurs principes dont : "une organisation permettant de favoriser le travail collaboratif des équipes éducatives" ; l’identification d’un "pôle maternelle" et la perspective d’un accueil pour les enfants de moins de 3 ans ; des "dimensionnements" pour déployer les dispositifs tels que : aide aux élèves "à besoins particuliers", développement du numérique et de projets artistiques et culturels, enseignement des langues vivantes ; l’articulation avec les activités périscolaires inscrites dans des projets éducatifs territoriaux (PEDT) ; l’accessibilité aux élèves porteurs de handicap, des équipements dédiés aux activités périscolaires (salle polyvalente, salle d’art plastique, salle de motricité, dojo, gymnase, piscine, médiathèque, terrain de football)…
Ce bilan rejoint l’axe de développement porté par le labo rural visant à ouvrir les établissements scolaires (école et collège) sur l’extérieur en lien avec leur territoire en s’ouvrant à ses habitants, en proposant ses locaux, le cas échéant son internat, ses services et ses activités en lien avec l’institution scolaire et les acteurs de la communauté éducative. L’ambition de la jeunesse rurale est à ce prix !